Qu’est-ce que le GN ?

Le jeu de rôles Grandeur Nature est plus qu’une simple évolution du jeu de rôles sur table, c’est aussi un hériter des « Murder Parties » nées au début du siècle (soirées enquêtes dont le but est de retrouver l’assassin parmi plusieurs joueurs), du théâtre d’improvisation et des psychodrames, voire des jeux de piste. Au-delà d’un jeu, c’est une activité dont le concept original et convivial permet aux participants de vivre des scènes dignes des plus forts moments du cinéma.

Mais ils en sont tous les acteurs, improvisant dans le cadre d’un scénario interactif qu’ils découvrent en direct et qui est mis en scène par l’association qui l’organise. Riche, diversifié, créatif, c’est un monde que les membres de l’association Les Mille Mondes vous invitent à découvrir.

Rencontres, découvertes, aventure, action, culture, amusement, telles sont les composantes qui s’offrent aux joueurs qui peuvent trouver, selon les scénarios et la mise en scène, les différents éléments qui correspondent à leurs goûts. D’Indiana Jones au Nom de la Rose, de Conan le Barbare à Arsenic et Vieilles Dentelles ou de la Guerre des Etoiles à la Folie des Grandeurs, il y a, comme au cinéma, la possibilité d’exploiter bien des thèmes et de séduire des publics différents.

Le jeu de rôles Grandeur Nature (ou « GN » dans le langage des pratiquants) est une activité apparue au milieu des années 80, sur la lancée du jeu de rôles ludique dont le concept est né en 1974. Malgré un retard initial sur le pays anglo-saxons, joueurs et organisateurs ont su faire évoluer ce loisir pour lui faire dépasser le stade d’un jeu de simulation basé sur la tactique et les combats. Même s’il est ainsi pratiqué dans certains pays voisins et par quelques associations françaises, le « GN » s’est diversifié pour devenir l’équivalent de films en direct, où les « participants acteurs » viennent poursuivre une intrigue soigneusement préparée, et laissée volontairement inachevée.

Révolutionnaire car c’est un « jeu » sans gagnant, ayant pour seul but l’amusement des participants, il devient un loisir social constructif et culturel. Ses limites sont l’imagination des organisateurs … et leur budget !

Acteur ou spectateur ?

La structure de la plupart des « GN » ne permet malheureusement pas à des spectateurs de suivre les scénarios. En effet, ceux-ci sont interactifs, et se déroulent en simultané sur de grandes surfaces ou dans des bâtiments de plusieurs pièces. Les spectateurs ne seraient pas en mesure de comprendre les intrigues pour deux autres raisons majeures:

  • l’improvisation en temps réel entraîne une quasi-impossibilité de prévoir les lieux ou les heures des scènes les plus spectaculaires. Ce facteur aléatoire est également une source extraordinaire de créativité et de diversité, mais de mauvais concours de circonstances peuvent aussi perturber le scénario et le spectacle, et demandent une forte réactivité des organisateurs.
  • les participants jouant un rôle, ils ne crient pas pour être entendus, mais peuvent parler à voix basse pour cacher des secrets, ou mener des intrigues à l’écart. Seules des dizaines de caméras pourraient permettre de suivre le « film » de chaque joueur. Le « GN » est d’abord une simulation et un spectacle vivant dont les caméras sont les yeux des acteurs. Un visiteur ne peut avoir qu’un simple aperçu de l’ambiance, il faut donc participer pour comprendre les sensations des pratiquants.

S’inscrire à l’avance

Un scénario ne s’improvise pas. Il est conçu plus de 6 mois à l’avance, pour un nombre de participants déterminé. Il est donc nécessaire de s’inscrire environ 2 ou 3 mois avant la date du jeu pour faciliter le travail des organisateurs, qui pourront ensuite vous envoyer un dossier d’inscription.

Le déroulement

Même si le concept paraît encore vague avant de participer pour la première fois, la simplicité et l’évidence de cette activité permettent souvent à ceux qui débutent d’être autant à l’aise que les habitués. Il vous faudra:- Apprendre votre rôle: les organisateurs vous adressent un dossier, théoriquement quelques semaines à l’avance. Il vous donne les détails pratiques (plan d’accès, horaires…), les règles du jeu (de très simples à très compliquées selon les associations), vous présente le contexte du scénario (d’une page pour les scénarios se déroulant de nos jours, à quelques dizaines pour les contextes historiques ou imaginaires) et votre rôle (1 à 5 pages). Le principal est surtout de vous imprégner de votre personnage, son histoire, sa personnalité, ses objectifs… ensuite, vous improviserez, et c’est très facile. Il n’y a aucun texte à apprendre par cœur. Vous connaissez le début du scénario, mais pas les rôles des autres joueurs. Vous agissez donc en fonction des événements et des surprises, vous négociez, échangez des informations en interprétant au mieux votre personnage, avec ses forces et ses faiblesses, et vous influez sur la suite du scénario, vous vous amusez.- Préparer votre costume: c’est en général à vous de préparer votre costume. Certaines associations peuvent parfois vous en procurer. Là aussi, la difficulté sera liée au scénario que vous avez choisi. Il est plus difficile de se déguiser en Louis XIV qu’en Arsène Lupin. La plupart des scénarios proposés se déroulant dans un cadre médiéval, il peut être aisé de se costumer en gueux, mais un peu moins en chevalier. Dans de nombreux cas, vous aurez besoin de matériel de camping pour les scénarios se déroulant à l’extérieur.

Comme vous le constatez, les nombreux paramètres de cette activité lui donnent une diversité qui la font varier selon les goûts et les humeurs. Comme au cinéma où l’on aime certains réalisateurs et d’autres non, vous pourrez apprécier ou non certains types de scénario de Grandeur Nature. Pour éviter d’être déçu, essayez de bien décrire vos goûts (jeu d’acteur, enquête, négociations, action…) pour que les organisateurs vous attribuent un rôle qui vous convienne.

Les détail matériels

Combien ça coûte ?

De quelques euros pour les scénarios de quelques heures sans restauration à plus de 100 € pour les scénarios durant plusieurs jours dans des cadres privilégiés avec de bons repas. La plupart durent une ou deux journée et le nombre de participants est souvent proportionnel à la durée. Avouez qu’un week-end de loisirs à des prix aussi raisonnables est une chose rare !

Qui peut participer ?

Cette activité est accessible à tous, mais en général il s’adresse à des adultes car les mineurs nécessitent un accompagnement spécifique.

L’envers du décor (l’organisation)

Le « GN » est préparé par une association regroupant des scénaristes, des spécialistes de la logistique… C’est un travail qui s’étale sur près d’une année. Un rôle est écrit pour chaque participant. De plus, l’association fait appel à des figurants pour tenir des rôles spécifiques, provoquer des événements, donner des informations aux joueurs… Parallèlement, il faut préparer la logistique: costumes spécifiques, décors, accessoires, restauration,  éclairage, éventuellement ambiance sonore. ..Un travail de titan pour une association qui explique que les « GN » soient encore relativement peu répandus.

Les risques

Le jeu de rôles grandeur nature ne présente pas de risques particuliers. Ils sont similaires à de nombreuses activités de plein air, ou liés à l’organisation de manifestations: chutes entraînant une entorse, vitre brisée en claquant une porte… La simulation des combats, pour les joueurs qui aiment cet aspect du « GN », se fait avec des répliques d’armes en mousse et en latex, inoffensives. Les règles sont strictes avec les joueurs qui ne respectent pas les consignes de sécurité élémentaires. Les associations sont assurées pour cette activité (en ce qui nous concerne, nous avons le contrat n° 3652595  auprès de la MAIF de Bourges), y compris pour la réalisation d’effets spéciaux simples.